OPINION | Les conséquences de la descente aux enfers de l'AS Saint-Etienne

OPINION | Les conséquences de la descente aux enfers de l’AS Saint-Etienne

Si le 29 Mai dernier, le peuple stéphanois pensait être tombé en enfer avec une relégation en Ligue 2, la situation est bien plus catastrophique aujourd’hui.

En effet, alors que le groupe, emmené par Laurent Batlles, a repris l’entraînement ce jeudi, membres du staff et joueurs vont devoir se retrousser les manches pour réaliser une deuxième partie de saison de meilleure qualité.

Après quinze journées, l’ASSE pointe à la dernière place du classement avec seulement 11 points. A titre de comparaison, Sainté était également lanterne rouge de Ligue 1 la saison dernière, avec autant de matchs et  un triste bilan de 12 points.

Cet été, l’arrivée de Laurent Batlles a redonné un semblant de bonheur dans le Forez, où une bonne partie des supporters le voyait comme l’homme idéal pour faire retomber le club dans l’élite en une seule saison.

Néanmoins, le début de saison cataclysmique, dans tous les domaines, en plus des trois points de pénalités, a très vite douché les espoirs des Stéphanois. Effectivement, les premières journées se sont soldées par de piètres performances avec notamment la défaite honteuse à Geoffroy-Guichard 6-0 face au Havre. Ensuite, un sursaut d’orgueil a eu lieu lors de la sixième journée avec la première victoire de la saison, face à Bastia et avec la manière (5-0). Néanmoins, Sainté n’a pas su enchaîner les bons résultats, malgré un solide succès face aux Girondins lors de la huitième journée. De plus, malgré le retour du public dans le Chaudron, les joueurs n’ont pas réussi à offrir de victoire à leur peuple avec plusieurs matchs nuls et une pitoyable élimination en coupe de France, à domicile contre Rodez.

Alors, comment l’AS Saint-Etienne a pu en arriver là ?

Premièrement, la situation au sein du club est en grande difficulté depuis plusieurs années. Si l’ASSE a connu et enchaîné les parcours européens grâce à son formidable coach Christophe Galtier, de 2009 à 2017, avec également la victoire en Coupe de La Ligue en 2013, la suite n’a fait qu’empirer malgré le passage de Jean-Louis Gasset qui a su maintenir Sainté en Ligue 1 et le qualifier en Europa League.

Ensuite, Claude Puel a pris les rênes du club, après le licenciement de Ghislain Printant tôt dans la saison, mais son équipe n’a jamais cessé de stagner dans la deuxième partie de tableau. Le peuple stéphanois a tout de même vibré avec l’épopée de la Coupe de France 2020 et cette qualification en finale après une victoire face au Stade Rennais grâce au but de Boudebouz dans les toutes dernières secondes. Néanmoins, ce soir du 5 mars 2020, marque le dernier véritable moment de joie, encore aujourd’hui, dans un Chaudron aux anges.

Malgré tout, la situation sportive a continué de s’empirer jusqu’à la mi-saison dernière avec un Claude Puel, remercié et l’arrivée de Pascal Dupraz, maître des maintiens. Cependant, la magie ne va pas opérer et malgré une place de barragiste à l’issue de l’exercice 2021/2022, Saint-Etienne s’incline face au troisième de Ligue 2, Auxerre.

Aujourd’hui, avec Laurent Batlles, cinquième entraîneur différent en autant d’années, l’ASSE suit le même chemin que la saison précédente et une nouvelle descente ne peut pas être envisageable pour ce club mythique, au risque de le faire disparaître.

De plus, la politique menée par Claude Puel a certainement creusé un grand fossé dans l’équipe avec sa volontée de se “débarrasser” des joueurs les plus expérimentés avec notamment l’affaire Stéphane Ruffier, taulier du club depuis son arrivée en 2011.

Enfin, si l’on évoque la situation au sein du club, il faut bien évidemment parler des deux présidents, Roland Romeyer et Bernard Caïazzo qui coulent au fur et à mesure du temps, l’ASSE avec leur soi-disant volonté de vendre le club. D’un côté, Romeyer, en poste depuis 2006 qui continue de gérer Sainté dans l’ombre, en prenant plusieurs décisions, sans prendre en compte l’avis du coach, par exemple. Et même s’il a affirmé à plusieurs reprises sa volonté de céder le club, ce dernier ne semble pas véritablement pressé de s’en séparer. Ensuite, Bernard Caïazzo, le président qui vit maintenant à Dubaï et garde ses parts dans le club pour les revenus qu’il touche. Néanmoins, cette situation devient urgente pour la suite puisque les deux présidents ne sont plus en mesure de diriger Sainté et vont devoir rapidement trouver un acheteur potentiel, puisque les demandes d’achats sont de plus en plus rares.

Ensuite, si les dirigeants et les membres du staff jouent un rôle dans cette descente aux enfers, ils ne sont pas pour autant les seuls responsables. Les joueurs aussi ne sont pas au niveau ! 

Effectivement, si certains essayent de faire bonne impression cette saison, la quasi-totalité des joueurs ne comprennent pas la véritable signification de l’AS Saint-Etienne dans le football français avec un piètre niveau sur le terrain et une discipline inqualifiable. En l’espace de quinze journées, les stéphanois ont pris 43 cartons jaunes et 8 expulsions, ce qui rend encore plus compliqué des matchs où les Verts se retrouvent déjà en difficulté dans le jeu.

Outre cette indiscipline, il y a également la différence entre une attaque prolifique (quatrième meilleure attaque du championnat avec vingt-deux buts inscrits) et une défense qui prend constamment l’eau (vingt-huit buts concédés ce qui en fait la pire défense de Ligue 2). En effet, le club du Forez encaisse quasiment deux buts par match en moyenne, et ce, à quasiment chaque frappe cadrée. Malgré plusieurs changements au sein de l’arrière garde stéphanoise, et même en passant Mathieu Dreyer au poste de gardien numéro 1, Laurent Batlles a encore du travail à faire pour obtenir une véritable défense qui pourra être enfin au niveau.

Les supporters comme unique point positif de cette première partie de la saison : 

Après avoir joué à huis clos à domicile durant quatre rencontres, l’AS Saint-Etienne a retrouvé son douzième homme face à Grenoble, le 1er octobre dernier. Néanmoins, l’ambiance n’a pas été au rendez-vous, à cause de la peur des dirigeants contre de potentiels incidents dans les tribunes en interdisant des instruments comme des tambours d’accéder au stade.

Cependant, durant les matchs suivants, le peuple stéphanois a été à la hauteur des attentes, avec une ambiance digne des grands soirs à Geoffroy-Guichard. En plus de la présence des deux kops, les Magic Fans et les Green Angels, les autres tribunes ont bien été remplies et la barre des vingt milles supporters a quasiment toujours été dépassée malgré la situation sportive désastreuse.

Malgré les encouragements des supporters, les joueurs n’ont pas réussi à se transcender pour leur offrir un succès que le peuple de Sainté mérite.

Durant la seconde phase de l’exercice 2022/2023, le peuple stéphanois jouera un rôle vital dans la survie du club et devra être irréprochable, comme jusqu’à présent cette saison, pour permettre à l’ASSE de se maintenir en Ligue 2.

Un mercato hivernal important 

Pour inverser la tendance, le club va devoir mettre tout en œuvre pour réaliser un mercato hivernal de qualité qui permettra à Laurent Batlles, d’avoir un groupe plus compétitif pour sortir rapidement de la zone de relégation. Pour cela, certains joueurs qui n’ont pas convaincu, comme Yvan Maçon pourrait avoir un bon de sortie en cas d’offre. Enfin, du côté des arrivées, l’ASSE va devoir faire avec un budget une nouvelle fois très restreint et va se pencher sur de jeunes joueurs, qui n’ont pas encore connu la Ligue 2.

Le 26 décembre prochain, l’AS Saint-Etienne redémarre sa saison 2022/2023 et devra rapidement retrouver goût à la victoire afin de limiter la casse en maintenant le club en Ligue 2 BKT, afin d’éviter de penser à une potentielle descente en National, synonyme de la fin d’un des plus grands club de l’histoire du football français.

 

Dirigeants, staff, joueurs et supporters doivent s’unir pour maintenir en vie l’AS Saint-Etienne.

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