Mondial 2018 – 1ère j. | Les notes de Portugal – Espagne (3-3)

Homme du match : Ronaldo (8) : Extrêmement discret dans le jeu, CR7 a porté son équipe par son efficacité diabolique, auteur d’un triplé dès sa première apparition dans cette Coupe du Monde. Un penalty obtenu et transformé, une frappe rasante qui perturbe De Gea et un coup franc splendide en fin de match, il a tout fait pour arracher ce résultat. Le patron de la Seleção a encore confirmé son statut, avec une performance à la hauteur du joueur. Fabuleux.

Portugal (4-4-2)

Patricio (4) : Il a subi la loi du jeu espagnol, impuissant sur les trois réalisations de la Roja. Il ne pouvait pas faire beaucoup mieux, mais la soirée fut terrible pour lui.

Cedric (4,5) : Il a eu des difficultés à tenir son couloir, pris à revers par les divers dédoublements d’Alba et par les permutations d’Isco et Iniesta entre autres. Il en a délaissé le secteur offensif, mais a tout de même offert quelques transversales de qualité pour faire basculer le jeu. Mis à rude épreuve.

Pepe (3,5) : Il n’a jamais su tenir sa défense comme il sait le faire habituellement. Submergé, peu concentré, trop tendre quand il fallait durcir le contact et inversement, il n’a jamais su imprimer le rythme de cette partie. Malmené.

Fonte (4) : Trop de lacunes démontrées en défense, à l’image de son duel avec Costa sur la première égalisation de l’Espagnol. Un manque de vigilance et de nombreuses erreurs de marquage qui ont laissé trop de marge aux attaquants adverses. Secoué.

Guerreiro (3) : Dominé, maladroit, pas concentré, mal placé… Rien à complimenter sur la copie qu’il a rendu. Il a constamment été débordé en défense, et il a perdu beaucoup trop de ballons en attaque, à l’image de sa maladresse sur les centres qui était presque tragique. Catastrophique.

Carvalho (4,5) : Trop inconstant pour le rôle qu’il est censé remplir. À un poste qui demande de la rigueur et de la régularité, il a joué aux montagnes tant il a alterné les phases de taulier où il maîtrisait totalement son secteur avec celles où il se laissait déborder pour offrir des boulevards à ses adversaires. Il doit en faire plus.

Moutinho (4,5) : Peut-être assigné à une tâche trop défensive pour lui, il a été absent sur le terrain. Submergé par l’entre-jeu espagnol, il n’a jamais sorti la tête de l’eau, hormis pour distribuer quelques ballons intéressants à certains moments, précieux malgré tout par sa qualité technique. Pas à sa place.

B. Silva (4) : Il s’est complètement fait avalé dans son couloir. Maladroit et inefficace, il n’a rien proposé d’encourageant pour porter son équipe vers l’avant. Dominé, remplacé à la 70e par Quaresma.

B. Fernandes (4,5) : Il a proposé quelques bonnes choses par moments, mais il a peiné à peser en permanence sur l’adversaire, trop discret à l’avant. Intéressant techniquement, mais trop effacé dans la globalité. Remplacé à la 68e par Mario.

Guedes (5,5) : Dangereux et surtout toxique pour la défense adverse en première période, également passeur décisif juste avant la mi-temps pour Ronaldo, il a disparu après le retour des vestiaires au même titre que CR7, submergé par la domination au milieu de terrain des Espagnols, ainsi que par la charnière centrale. Remplacé à la 80e par A. Silva

Ronaldo (8) : Voir ci-dessus.

Espagne (4-2-3-1)

De Gea (3) : Une boulette énorme sur le deuxième but portugais et une sortie qui aurait pu être catastrophique pour son équipe résumeront bien la performance médiocre du gardien espagnol, qui n’y est pas pour rien sur ce mauvais résultat de la Roja.

Nacho (5) : Buteur d’une demi-volée somptueuse pour donner l’avantage à son équipe un peu avant l’heure de jeu, il a néanmoins eu de trop grosses difficultés en défense. Aligné dans ce rôle d’arrière droit qu’il affectionne assez convenablement, il a trop souvent été en retard dans ses interventions et ses replis, à l’image du penalty concédé en tout début de match, malgré avoir une fois de plus montré beaucoup de bonne volonté.

Piqué (5) : Il a montré l’exemple en défense. Acharné, volontaire et toujours prêt à aller au combat, il a donné de sa personne pour repousser comme il le pouvait les assauts adverses. Mais une faute futile et pourtant dévastatrice en fin de match offrira le coup franc égalisateur à CR7 qui coûtera 2 points à son équipe. Déterminé mais fautif.

Ramos (5,5) : Peu de déchet dans ce match. Précis à la relance, propre dans ses interventions et toujours très bien placé, il a commis très peu d’erreur et n’aura pas de quoi s’en vouloir malgré le résultat.

Alba (5,5) : Le latéral de poche du FC Barcelone aura énormément donné comme à son habitude pour faire la navette sur la gauche, remuant et toujours dangereux dans les derniers mètres avec ses centres en retrait. Malheureusement, il en a payé le prix sur la fin de match, où sa présence physique a drastiquement diminué, laissant des boulevards trop conséquents dans son couloir. La mobylette n’a pas tenu 90 minutes.

Busquets (4,5) : Une passe décisive judicieuse de la tête pour Costa sur le deuxième but espagnol aura sauvé une prestation médiocre du milieu de terrain catalan. Débordé dans l’entre-jeu, constamment en retard dans ses interventions et trop lent dans ses prises de décisions, il a souffert et a trop souvent manqué de lucidité. Pas convaincant.

Koke (4,5) : Un match en dents de scie pour le Colchonero, qui a proposé de bonnes et de mauvaises choses à certains moments, comme un pressing appuyé au même titre que des errements trop marqués. Inconstant.

D. Silva (6) : Beaucoup de ballons grattés, mais un manque de présence à l’avant malgré une fin de match très intéressante. Parfois trop bas sur le terrain, ou incapable de se démarquer, il a tout de même fait parler sa qualité technique pour distiller quelques bons ballons et faire avancer le jeu de son équipe. Propre, mais trop absent dans le secteur offensif. Remplacé à la 86e par Vazquez.

Iniesta (6,5) : Sa vision du jeu et sa qualité technique ont représenté des atouts incontournables pour l’Espagne. Des passes réfléchies et appliquées, une présence pesante et une lucidité irréprochable dans les derniers mètres pour tirer son équipe vers le haut et régaler ses coéquipiers. Exemplaire, remplacé à la 70e par Thiago.

Isco (7) : Le maître à jouer de cette sélection espagnole nous a régalé avec sa qualité technique irréprochable et sa lucidité extraordinaire. Dribbles chaloupés, passes millimétrées et souvent bien vues ainsi qu’aptitude surréaliste à conserver la balle, il a fait le spectacle. Encore une superbe performance.

Costa (7,5) : Il a brillé là où on avait besoin de lui. Il a pesé sur la défense adverse grâce à sa puissance, et s’est montré très efficace devant le but, auteur d’un superbe exploit individuel dans un premier temps avant de finir en renard des surfaces en deuxième période, à chaque fois pour égaliser. Puissant et précis, il a fait la différence dans cette rencontre spectaculaire. Remplacé à la 77e par Aspas.

Axel Fargues