ASSE : Quand la préfecture interdit un déplacement déjà boycotté, incompréhension totale chez les supporters

Un nouvel épisode de tension vient secouer l’environnement du football français à l’approche de la rencontre entre le Red Star et l’AS Saint-Étienne, programmée le 1er novembre. La préfecture de Seine-Saint-Denis a choisi d’interdire le déplacement des supporters stéphanois, alors même que ces derniers avaient déjà annoncé leur absence volontaire. Cette décision administrative, prise dans un contexte déjà apaisé par le boycott, interroge sur la cohérence des mesures de sécurité autour des matchs à risques.

Gestion des déplacements de supporters et paradoxe administratif

La situation met en lumière une contradiction frappante : les groupes de supporters de l’ASSE avaient, dès le 1er octobre, fait savoir qu’ils n’assisteraient pas à la rencontre à Saint-Ouen. Les Green Angels, Magic Fans, Indépendantistes Stéphanois et l’Union des Supporters Stéphanois ont pris cette décision collective, invoquant l’impossibilité de satisfaire toutes les demandes. Plus de 800 supporters souhaitaient se déplacer, alors que seulement 250 places étaient disponibles dans le parcage visiteurs.

Face à ce déséquilibre, les groupes ont privilégié l’unité et la solidarité, refusant de procéder à une sélection arbitraire parmi leurs membres. Leur communiqué est sans équivoque : « Après concertation entre les groupes de supporters stéphanois, force est de constater que nous serons dans l’incapacité de sélectionner nos membres pour remplir le parcage audonien ». Cette posture témoigne d’une volonté de préserver l’équité et la cohésion interne.

Décision préfectorale et justification sécuritaire

Malgré l’annonce claire du boycott, la préfecture de Seine-Saint-Denis a publié un arrêté interdisant tout déplacement de supporters stéphanois le 1er novembre, de midi à minuit, aux abords du stade Bauer. Les autorités justifient cette mesure par la crainte de troubles à l’ordre public, citant la fréquence de tels incidents lors des déplacements de l’ASSE.

L’arrêté évoque également l’antagonisme entre les supporters stéphanois et ceux du GF38, dont le groupe Red Kaos entretient des liens amicaux avec les fans du Red Star. La rivalité historique avec les ultras du PSG est aussi mentionnée parmi les facteurs de risque. Cette accumulation d’arguments sécuritaires vise à légitimer une interdiction qui, dans les faits, intervient alors que le déplacement était déjà annulé par les principaux concernés.

Réactions des groupes de supporters et climat de défiance

La réponse des supporters ne s’est pas fait attendre. Les Magic Fans, notamment, ont réagi avec ironie à cette interdiction, soulignant l’absurdité de la situation : « Interdire des supporters qui annoncent un boycott, la pref’ du 93 au service de notre sécurité, nos impôts pour l’efficience de l’état français ». Ce commentaire cinglant met en exergue le fossé qui persiste entre les décisions administratives et la réalité du terrain.

Cette séquence illustre les difficultés persistantes de coordination entre autorités et groupes de supporters. La gestion des déplacements demeure un enjeu sensible, où la prévention du risque prend parfois le pas sur le dialogue et l’adaptation aux contextes spécifiques. La question de la proportionnalité des mesures préfectorales se pose avec acuité, surtout lorsque l’initiative de l’apaisement vient des supporters eux-mêmes.

Enjeux pour la gestion des matchs à risques dans le football français

L’affaire met en lumière les limites du dispositif administratif face à la complexité des relations entre clubs, supporters et autorités. La multiplication des interdictions, même dans des cas où le risque est déjà maîtrisé, alimente un climat de défiance et d’incompréhension. Les ressources publiques mobilisées pour faire appliquer une mesure devenue symbolique interrogent sur l’efficience des politiques de sécurité.

Ce nouvel épisode pourrait servir de référence pour les futures décisions concernant les déplacements de supporters. Il rappelle que la gestion des foules dans le football français reste un terrain de tensions, où chaque décision administrative est scrutée et commentée par les principaux acteurs du monde ultra.

Esteban Ortega

À propos de l'auteur : Animé par une véritable passion pour le football, Esteban Ortega suit de près l’actualité des clubs, des joueurs et des grandes compétitions. Au sein de Homme du Match, il livre des analyses claires, des infos précises et un regard sincère sur tout ce qui fait vibrer le monde du foot. Sa plume énergique et moderne séduit les lecteurs en quête d’actualités fiables et captivantes.
Fermer