ASSE : Seize mois après Kilmer, la révolution promise tient-elle vraiment toutes ses promesses ?

Depuis la prise de contrôle de l’AS Saint-Étienne par Kilmer Sports Ventures en juin 2025, le club stéphanois s’est engagé dans une phase de transition ambitieuse, portée par des promesses de modernisation et de renouveau. Seize mois plus tard, le bilan intermédiaire révèle une situation contrastée, entre signaux encourageants et fragilités persistantes.
Le discours initial du nouvel actionnaire principal avait suscité l’enthousiasme d’une communauté en quête de perspectives. Professionnalisation accrue, regain d’attractivité et ambition sportive étaient les maîtres-mots d’un projet censé redonner à l’ASSE son lustre d’antan. Pourtant, la réalité du terrain s’est avérée plus complexe.
Des statistiques révélatrices pour le projet Kilmer à l’ASSE
En quarante-cinq rencontres sous la direction du groupe canadien, les Verts affichent un total de 14 victoires, 8 matchs nuls et 22 défaites, soit 50 points sur 135 possibles. Avec une moyenne de 1,11 point par match, la progression attendue tarde à se matérialiser. La volonté de transformer le style de jeu et d’instaurer une culture plus contemporaine est perceptible, mais l’alchimie entre jeunes espoirs et cadres expérimentés reste à trouver.
Le secteur défensif demeure le principal point d’alerte depuis l’été 2025. L’équipe a encaissé 94 buts, soit plus de deux par rencontre, un ratio incompatible avec les ambitions affichées. À l’inverse, l’attaque stéphanoise a légèrement progressé, avec 60 réalisations sur la période.
Les difficultés de l’AS Saint-Étienne en Ligue 1 sous l’ère Kilmer
Les limites du projet Kilmer se sont particulièrement manifestées en Ligue 1. Sur 35 matchs disputés dans l’élite, Saint-Étienne n’a engrangé que 30 points sur 105, avec un bilan de 8 victoires, 6 nuls et 20 revers. La défense a cédé à 81 reprises, pour seulement 39 buts inscrits, soit une moyenne préoccupante de 2,31 buts concédés par match.
Le manque de constance dans les performances a pesé lourd. Les Verts n’ont pas su enchaîner les résultats positifs, souffrant d’un déficit de confiance et d’automatismes. La gestion d’un effectif élargi – 35 joueurs utilisés en Ligue 1 – et une méconnaissance du niveau réel du championnat ont compliqué la construction d’une ossature stable.
Ligue 2 : une dynamique plus favorable pour l’ASSE
Depuis la relégation, la tendance semble s’inverser. En Ligue 2, le club a retrouvé un certain élan : 6 victoires, 2 nuls et 2 défaites en 10 rencontres, soit une moyenne de 2 points par match. La défense s’est resserrée avec 13 buts encaissés, tandis que l’attaque s’est montrée plus prolifique (21 buts, soit 2,1 par match).
Ce regain de forme s’explique par une meilleure stabilité collective et l’émergence de jeunes talents issus du centre de formation. Le staff technique paraît avoir trouvé un équilibre entre pressing et gestion du tempo, offrant des perspectives de progression.
Discipline et gestion de l’effectif sous la loupe
La discipline reste toutefois un axe de travail majeur. En 45 matchs, l’ASSE version Kilmer a récolté 93 cartons jaunes et 6 rouges, témoignant d’une agressivité parfois mal maîtrisée. L’exclusion de Maxime Bernauer face à Guingamp (2-3) illustre ces moments de tension coûteux.
La rotation de 44 joueurs depuis juin 2025 traduit une recherche d’équilibre toujours en cours, mais aussi une mutation structurelle profonde. Ce renouvellement massif souligne la difficulté à stabiliser un groupe compétitif et cohérent.
Identité stéphanoise et attentes autour du projet Kilmer
Hériter d’un club à l’histoire aussi dense que l’AS Saint-Étienne constitue un défi singulier. Chaque décision est scrutée par un public exigeant, attaché à l’identité du club. La direction doit composer entre modernisation et respect des valeurs locales, dans un contexte de transition délicat.
Si les progrès observés en Ligue 2 offrent des motifs d’espoir, la capacité à bâtir une équipe solide et régulière reste la priorité. Le retour en Ligue 1 demeure l’objectif affiché, mais il passera par la consolidation d’une structure stable et d’une identité de jeu affirmée.