Real Sociedad – Real Madrid (0-2) : Les notes complètes [Liga – 5ème j.]
Aux allures de hold-up, le Real Madrid, en souffrance, peut compter sur un Kylian Mbappé, qui a l'air de bien digérer son arrivée et qui s'est montré décisif, tant dans la physionomie du match, que sur le score final.
Homme du match: K. Mbappé (7): Après une trêve internationale durant laquelle il a dû essuyer de nombreuses critiques, Mbappé a, comme à son habitude, répondu sur le terrain. Il a été le joueur de la Casa Blanca le plus en vue, le plus percutant et le plus influent de son équipe. Très en jambes, il n’a pas hésité à redescendre d’un cran pour aller chercher les ballons et se créer ses propres occasions. Il a su ne pas en oublier le collectif, de par ses replis défensifs, mais aussi en travaillant ses automatismes avec Vinicius et en proposant de jolies combinaisons avec Güler. Il s’est montré intelligent dans ses choix et décisif dans la surface (il n’a manqué le cadre qu’à une seule reprise dans un angle fermé qui rase le montant adverse). Enfin, il est à l’origine de l’action qui entraine le premier pénalty (combinaison à 3, à une touche de balle) et marque le second but de la partie sur le second tir au but, sur un contre pied parfait. Il inscrit son 4ème but en 6 matchs avec le Real (dont 2 pénaltys). Il est remplacé par Endrick à la 89ème minute.
Real Sociedad ( 4 – 2 – 3 – 1 )
A. Remiro (4): Le gardien basque s’est montré approximatif dans son jeu au pied et ses relances. En première mi-temps, cela aurait pu être préjudiciable, puisque deux de ses relances ont été interceptées par les attaquants madrilènes dans les trente derniers mètres. Cependant, il a été quasi irréprochable sur sa ligne, à tel point qu’il frôle l’exploit en partant du bon côté et en touchant le ballon sur le premier pénalty de Vinicius.
J. Aramburu (3): Comme tous les latéraux droits de la Liga qui croiseront le chemin du Real Madrid, il a passé une soirée très compliquée. Il avait pour lourde tâche de gérer les permutations de Vinicius et Mbappé et de défendre sur les deux superstars. Il a été avertit dès la première demi-heure de jeu, ce qui ne lui a pas rendu service et aurait pu être exclu après la faute commise dans la surface sur Vinicius, qui entraîne le second pénalty.
I. Zubeldia (5.5): Il livre une prestation solide qui va à l’encontre du score final. Il a été peu inquiété par les offensives madrilènes, il a perdu peu de duels, en laissant souvent trainé un pied ou un bout de pied ou de jambe qui ont contré et/ ou dévié les tirs adverses. Il peut être frustré du score qui ne reflète pas sa prestation de haut niveau. Il n’a quasi rien à se reprocher, il a été sollicité, et a répondu présent de fort belle manière.
N. Aguerd (5): A l’image de son coéquipier en défense centrale, l’ex rennais a livré un match solide et sérieux. Il s’est souvent imposé dans le domaine aérien, a fait preuve de peu de déchets à la relance, si ce n’est pas du tout, et aurait même pu égaliser, étant à la réception d’un coup franc (69′). Cède sa place à J. Pacheco (75′).
J. Lopez (5): Le latéral gauche basque a bien souffert durant le premier quart d’heure face au virevoltant B. Diaz. Ce dernier, sorti sur blessure dès la 20ème minute, il n’a pas eu a beaucoup s’employer défensivement face à Rodrygo, et a pu proposer un apport offensif intéressant, ce qui a permit de faire douter la défense madrilène, surtout en première période. Il est remplacé par Ahien Munoz à la 78ème minute.
M. Zubimendi (6): Le milieu relayeur espagnol s’est distingué par sa dépense d’énergie avec et sans ballons. Auteur d’un pressing de tous les instants et d’un nombre incalculable de ballons récupérés, il a grandement contribué à la bataille du milieu de terrain qui a été remportée par les siens. Balle au pied, il a été l’organisateur du jeu, tantôt en temporisant les temps de possession, tantôt en orientant et réorientant le jeu, ce qui a fait du mal au milieu et à la défense madrilène. Belle prestation pour lui.
L. Susic (6.5): Remplaçant déjà annoncé de Luka Modric en sélection, le milieu croate aurait aisément pu être l’homme du match pour ses débuts en Liga. En terme de physionomie, il est d’ailleurs l’homme clé de cette rencontre. Il est auteur de 2 superbes frappes qui viennent s’écraser sur les montants d’un T. Courtois battu, concluant deux actions d’école. Une première frappe surpuissante, à la suite d’une interception de Kubo, qui vient heurter l’angle des montants, et une seconde frappe, plat du pied, placée, qui échoue également sur le poteau. Il aurait vraiment mérité de marquer. Dommage. Il est remplacé par B. Turrientes (75′).
S. Becker (4.5): L’ailier a été très remuant en première mi-temps. Intéressant balle au pied, on l’a souvent vu repiquer dans l’axe, plutôt que de déborder sur un côté. Il est aussi auteur d’une très grosse occasion. Après avoir éliminer Militao d’un crochet extérieur, il lâche une grosse frappe enroulée qui vient échouer sur la transversale du gardien de la Casa Blanca. En seconde période, il a été bien moins en vue, ce qui se justifie par un remaniement tactique des madrilènes. Cède sa place à I. Barrenetxea (63′).
T. Kubo (5.5): Le meneur de jeu formé à la Castilla réalise, lui aussi une belle prestation. Il a constamment amener du danger en première période. En seconde période, ce fut un peu plus compliqué. Face à un F. Mendy, solide et très concentré défensivement, il n’a pas su faire la différence et a pêché à la dernière et à l’avant-dernière passe, aux abords de la surface. Ceci dit il n’a pas à rougir de son match.
S. Gomez (5): Le champion olympique 2024 avec la Roja a livré un match plein. Actif sur son côté gauche en première mi-temps, il s’est montré encore plus intéressant en seconde période, notamment en venant suppléer Zubimendi dans un rôle plus axial, il a aidé à organiser le jeu. Sa polyvalence a clairement été un atout pour les basques, qui, une fois de plus, auraient vraiment mérité mieux ce soir.
U. Sadiq (4): Le longiligne avant-centre nigérian a réalisé une très belle première période. Dans son style assez atypique, il a parfaitement assumé son rôle de pivot et a su peser sur la défense madrilène. Il a touché pas mal de ballons dans le premier acte. Après une sacrée débauche d’énergie et une multitude d’appels, et de courses sans ballons, pas toujours récompensées, il cède logiquement sa place à O. Oskarsson, peu de temps après l’heure de jeu.
Real Madrid ( 4 – 2 – 3 – 1 )
T. Courtois (5): C’est une soirée que T. Courtois aura à cœur d’oublier rapidement. Il peut remercier les montants de la cage du stade d’Anoeta, et n’a pas à se vanter de ce clean sheet. Très approximatif dans ses relances (pas aidé par ses défenseurs non plus), sorties aériennes hasardeuses qui auraient pu lui coûter cher (40′), et sauvé par ses poteaux à trois reprises, il avait la baraka, à défaut d’être décisif.
D. Carvajal (5): Il réalise un match satisfaisant grâce à sa science du placement, de sa malice, de son expérience et de sa combativité. A tel point que son adversaire direct du soir s’est concentré a tenter d’apporter du danger en passant dans l’axe plutôt que d’insister du côté de Carvajal.
E. Militao (4): Le brésilien a connu de grandes difficultés à la relance, et s’est montré hésitant dans ses choix et ses transmissions. Pas réputé pour sa rapidité, il a failli aussi techniquement et a perdu beaucoup de duel. Au même titre que son gardien, il peut s’estimer heureux de ce clean sheet, aux allures de hold-up. Il a néanmoins été présent dans le domaine aérien, défensivement et offensivement, étant auteur d’un des rares tirs cadrés des madrilènes (sur une tête, à la réception d’un corner).
A. Rüdiger (4): Le charismatique international allemand a perdu de sa superbe sur ces 90 dernières minutes. Très imprécis dans ses transmissions, du déchet dans les passes, pas en confiance a la relance, à tel point de balancer de grandes chandelles ou de renvoyer le ballon volontairement en touche, sous pression des attaquants basques, il peut remercier F. Mendy, qui lui a apporté beaucoup de soutien en seconde période pour éviter le pire.
F. Mendy (6): L’international français, relativement discret durant la première mi temps a été encore plus sollicité défensivement en seconde période mais a su rester solide et concentré. Il a perdu très peu de duels, il ne s’est pas laissé déborder sur son côté gauche et a contribué à stopper l’hémorragie défensive de ses partenaires. Son travail défensif important l’a empêché d’apporter le soutien offensif dont il est friand et diaboliquement efficace. Ce sera pour une prochaine fois.
F. Valverde (4.5): Ayant perdu la bataille du milieu de terrain, avec Modric et Güler, il a été d’une discrétion inhabituelle. On l’a très peu vu casser les lignes adverses, que ce soit balle au pied ou à la passe. Cependant, il a énormément couru sans le ballon, il a été présent au pressing, et il est tout de même parvenu à enclencher quelques contres et quelques actions offensives, mais il n’a pas eu l’impact qu’on lui connait. Il doit sans doute être impatient des retours de blessures de Bellingham, Camavinga et Tchouaméni.
L. Modric (4): Le capitaine madrilène a su rester courageux et s’est montré exemplaire dans les attitudes, à défaut d’avoir eu une quelconque influence sur le jeu de siens. Il a tellement résisté et défendu qu’il a pris un carton jaune, fait très rarissime pour le Ballon d’Or 2018. Un exemple de résilience qui aurait pu être ponctué d’un but en fin de match, sur une frappe travaillée, en dehors de la surface, détournée en corner par Remiro (92′). Hormis cela, pas grand chose à se mettre sous la dent pour le ,bientôt, quadragénaire.
B. Diaz (n.n): Il a démarré le match en fanfare. Omniprésent et remuant sur le front de l’attaque madrilène, il se blesse (probablement à l’adducteur) sur une magnifique ouverture dans l’intervalle pour Mbappé (18e). Il sort à la 24ème minute, remplacé par Rodrygo.
Rodrygo (4): Il a été très discret et a semblé ne jamais vraiment être rentré dans le match. A sa décharge, ce fut un match d’une grande intensité et de très haut niveau, et tous les entrants n’ont guère fait mieux, des deux côtés.
A. Güler (6): Le jeune meneur de jeu s’est distingué par sa capacité à répéter les efforts et son sens du sacrifice. Il a été l’un des joueurs madrilènes qui a touché le plus de ballons et le plus disponible, à tel point de redescendre dans sa moitié de terrain pour tenter d’amorcer des contres et des offensives. Il a réalisé beaucoup de contre-appels pour libérer des espaces à ses attaquants. Il a aussi été précieux dans la conservation de balle malgré son physique encore très frêle. Sa récompense a été de provoquer le premier pénalty sur une frappe puissante en dehors de la surface après une combinaison, initiée côté droit, par Mbappé. Cède sa place à L. Vasquez (77′).
Vinicius Jr (6): Après un début de match discret il s’est mis en marche en provoquant et en débordant sur son aile gauche, mais rien de suffisamment dangereux. Avec Mbappé, ils ont tenté de travailler leur complicité et se sont beaucoup cherché mutuellement. Il est buteur sur pénalty à la 59ème, ce qui lui redonna de la confiance. Il enroule petit filet, à gauche du gardien, qui touche le ballon. Par la suite, sur un débordement côté gauche, il provoque le second pénalty de la partie. Il laisse le second tir au but à Mbappé qui y va également de son but. C’est la seconde fois que Vinicius laisse un pénalty à Mbappé, en témoigne sa volonté de vouloir l’intégrer dans l’équipe et son altruisme si souvent remis en cause.
K. Mbappé (7): voir ci-dessus.