OPINION | Le bilan des joueurs recrutés par l'OGC Nice avec INEOS

OPINION | Le bilan des joueurs recrutés par l’OGC Nice avec INEOS

Depuis plusieurs jours, la presse anglaise nous apprend qu’INEOS semble désormais le candidat le mieux positionné pour le rachat de Manchester United, devant l’offre formulée par les Qataris. Avant de connaître le dénouement dans ce dossier qui tient en haleine l’Angleterre ainsi que le monde du football, nous revenons sur le bilan des quatre premières années du groupe de pétrochimie en tant que propriétaire de l’OGC Nice. Depuis le 26 août 2019 et la date de son arrivée sur la Côte d’Azur, pas moins de quarante-cinq joueurs ont posé leurs valises à Nice. S’il y a eu quelques jolis coups, on recense également un nombre assez important de transferts ratés. Récapitulons l’essentiel des premières saisons d’INEOS avec le Gym grâce à un petit florilège de réussites et d’échecs sur certains dossiers.

Des franches réussites trop peu nombreuses

Comme rappelé précédemment, quarante-cinq joueurs ont signé à l’OGC Nice depuis août 2019. Certains ont signé un contrat longue durée, d’autres n’ont été que prêtés et ne sont restés qu’une saison, voire moins parfois. Enfin, INEOS a tenté certains coups en attirant des joueurs libres. Néanmoins, ceux qui ont donné entière satisfaction sur le terrain et qui font l’unanimité auprès des supporters se comptent sur les doigts d’une main. Recruté parmi les toutes premières acquisitions de l’ère INEOS, Hicham Boudaoui, acheté 4 millions d’euros à Paradou en 2019, est LE très joli coup durable du côté niçois. Elément fondamental de l’effectif azuréen, le milieu algérien possède un volume de jeu et une qualité technique largement au-dessus de la moyenne qui font de lui un profil unique à Nice. Transféré contre 7 millions en provenance de l’OL en 2020, Amine Gouiri, initialement acheté par le Gym comme doublure de Kasper Dolberg, s’est très vite imposé dans le onze de départ et a terminé meilleur buteur de l’OGC Nice en 2020/2021. Avec un total de 28 buts et 18 passes décisives toutes compétitions confondues en seulement deux saisons, il a ensuite été vendu 28M€ à Rennes, ce qui représente évidemment une très belle plus-value financière. Enfin, Jean-Clair Todibo s’impose comme l’un des défenseurs centraux les plus fiables en Ligue 1 depuis son arrivée à l’hiver 2021. Après avoir disputé son centième match avec le Gym le week-end dernier face au Stade Rennais (2-1), le voilà désormais sollicité par les cadors de Premier League (Manchester United, Liverpool et Newcastle notamment).

Des paris non concluants la plupart du temps

Si d’autres joueurs ont connu des passages plutôt positifs sur la Côte d’Azur (Dolberg, Lotomba, Lemina ou Delort entre autres), INEOS a souvent tenté des paris qui n’ont soit pas entièrement été payants, soit qui n’ont pas été satisfaisants. Arrivé en provenance de Lorient en 2019 contre 15 millions d’euros, Alexis Claude-Maurice n’a jamais véritablement su convaincre le peuple niçois. Souvent peu épargné par les blessures, “ACM” a cependant montré sur certains matchs que le talent était là, mais que la régularité, elle, se faisait toujours attendre. Arrivé l’été dernier après onze années à Leicester, Kasper Schmeichel a connu des débuts compliqués dans la cage niçoise, avant de se reprendre mais les supporters s’attendaient sans doute à mieux. Les arrivées de Dan Ndoye, Flavius Daniliuc et Hassane Kamara semblaient être des transferts d’avenir, et les trois ont plutôt bien fait leur travail durant leur passage. Néanmoins, moins de deux saisons après leur arrivée pendant le même mercato, aucun n’est encore présent au club aujourd’hui. Enfin, Calvin Stengs, Rares Ilie, Mattia Viti et Alexis Beka Beka devraient tous se voir donner une seconde chance l’an prochain. On peut également se demander pourquoi l’option d’achat de Justin Kluivert, fixée à 10M€, n’a pas été levée alors que le Néerlandais a su apporter quelque chose l’an dernier.

Des échecs cuisants qui font tache

Grand espoir du football français il y a quelques années, Stanley Nsoki a été déniché du PSG contre 12,5 millions d’euros en 2019. Capable d’évoluer défenseur central comme latéral gauche, il possède un profil polyvalent qui plaît à la direction niçoise. Mais après avoir signé un contrat longue durée et sans être parvenu à s’imposer dans le onze de départ malgré la grave blessure de Dante, il quittera le club deux ans plus tard avec moins de cinquante matchs au compteur. Lorsque l’on parle d’échec, impossible de ne pas mentionner le nom de Robson Bambu, pour qui Nice a déboursé 8 millions d’euros en 2020. Le défenseur central brésilien, trop frêle physiquement et tendre dans les duels, fut une déception majeure et aujourd’hui, il enchaîne les prêts sans convaincre dans son pays natal. Recruté pour apporter son expérience il y a trois ans, Morgan Schneiderlin n’a globalement pas apporté ce que recherchait l’OGC Nice et désormais, il n’est plus dans les plans d’INEOS. Le milieu international français évolue maintenant en Australie. Enfin, le mystère Mads Bech Sörensen risque de planer longtemps sur la tête du propriétaire Jim Ratcliffe. Prêté par Brentford le dernier jour du mercato, le Danois ne dispute aucun match durant la première partie de saison avant de retourner dans son club dès le mois de janvier. Un “panic-buy” qui s’est transformé en cauchemar.

Un bilan au final plus que moyen

Si l’OGC Nice veut grandir et devenir un club qui compte dans le football français sur le long-terme, il va devoir être plus inspiré sur le marché des transferts pour performer régulièrement. Les arrivées du directeur sportif Florent Ghisolfi et du directeur général Fabrice Bocquet en cours de saison sont déjà des décisions qui permettent à Nice d’envisager l’avenir avec un peu plus de sérénité. En forme depuis leurs débuts avec le Gym cet hiver, Terem Moffi et Youssouf Ndayishimiye devront confirmer cette tendance l’année prochaine. De façon globale, si l’on prend le bilan des joueurs recrutés par INEOS depuis quatre ans, le bilan est peu flatteur: nous pouvons ainsi considérer que près d’un tiers des joueurs recrutés sont des flops ou des échecs et qu’à peine une dizaine de joueurs ont donné partiellement ou totalement satisfaction. Pour le reste, ce ne sont que des joueurs n’ayant pas apporté suffisamment ou des joueurs qui ne sont pas restés assez longtemps pour que l’on puisse se faire un avis tranché. En revanche, les 70M€ dépensés l’été dernier montrent qu’INEOS dépense beaucoup, pour trop peu de satisfactions là-aussi au final (seuls les 15M€ dépensés pour Gaëtan Laborde ont véritablement été une bonne affaire pour l’instant).

 

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