Premier League – 14ème j. | Les notes de Arsenal – Tottenham (4-2)
Homme du match: Aubameyang (8): Sur un plateau Aubameyang nous a été servi un match entrée-plat-dessert. Entrée: penalty délicatement tiré à contre-pied. Plat: Plat du pied saignant au Lloris immobile. Dessert: Passe décisive miellée agrémentée d’une cerise croisée petit filet. De quoi avoir rassasié des supporters d’Arsenal affamés de victoire lors de ce 161e North London Derby en championnat. Appétissant.
Arsenal (3-4-3):
Leno (5,5): Trois parades sur Son, qui même sans être scabreuses, ont préservé son équipe à des moments cruciaux. Cependant, son placement et sa gestuelle sur la déviation de Dier pour l’égalisation des Spurs laissent à désirer.
Holding (3,5): Alors oui, il ne touche pas Son qui s’écroule très facilement dans la surface. Mais sa course diagonale n’est pas d’un brio tactique et son tacle glissé est très mal calculé: penalty largement évitable. Il est à cause de sa première mi-temps à contre-temps le maillon faible d’un grand Arsenal ce soir, qui aura probablement des difficultés à truster les hautes marches du classement de BPL avec des sautes d’humeur trop fréquents de ses défenseurs.
Papasthathopoulos (6): Colosse. Véritable leader de la défense à 3, le grec a fait preuve de puissance et d’autorité pour éteindre les quelques braises offensives des Spurs.
Mustafi (5): Certaines de ses interventions furent salutaires, mais l’allemand a encore du mal à réaliser un match plein de bout en bout. Placements douteux, relances parfois moyennes, interventions à retardement ont irrégularisé sa rencontre. Blessé, il cède sa place à la 71e pour Guendouzi.
Kolasinac (6): Souvent blâmé pour ses inadvertances défensives, l’ancien du Schalke 04 a tenu son couloir avec fermeté. Aurier et Sissoko cherchent encore la porte pour y rentrer.
Bellerin (6): « Pas dans l’axe » apprend-on aux apprentis footballeurs: sa relance coupable sur Son aurait pu totalement inverser le scénario du match, alors que les nords-londonien se tiraient la bourre à 2 partout. Sans conséquence, cette bévue est pardonnée et nous retiendrons sans conteste son activité offensive incessante que Davies n’a pu contenir.
Xhaka (6,5): On pourrait presque croire que sa prestation fut neutre, tant celle de son coéquipier du milieu a été prééminente ce soir. Mais Xhaka a lui aussi réalisé une bonne rencontre, coupant toutes les transitions entre milieu et attaque adverse.
Torreira (8): Ne vous fiez pas à la taille du petit uruguayen, grand par le talent. C’est lui, après Aubameyang, le second homme du match. Impressionnant de hargne et d’agressivité, Torreira s’est accaparé l’entre-jeu pour presque lui tout seul, avec en récompense son premier but sous ses nouvelles couleurs qui parachève la victoire 4-2 des Gunners (77′).
Iwobi (5): Profitant des errances de Aurier, Iwobi a mené bon nombre d’attaques côté gauche. Surement jugé trop imprécis par son entraîneur, Unai Emery décide de le remplacer à la mi-temps par Ramsey (7) qui a transformé le front d’attaque des Gunners. Au pressing sur Foyth, celui-ci a « recup the ball » pour lancer parfaitement en profondeur Lacazette pour le but du 3-2.
Mkhitaryan (5,5): Volontaire et premier instigateur du pressing très haut de son équipe. Mais remplacé à la pause par Lacazette (7). Choix tactique payant: revenant de blessure, Lacazette a fait rimer sobriété et efficacité. Certes avec un peu de réussite, il inscrit le troisième but de son équipe à la 74′, faisant ainsi chavirer tout l’Emirates.
Aubameyang (8): voir ci-dessus.
Tottenham (4-4-2):
Lloris (4): Comme son total de buts pris ce soir: 4. Une sale soirée pour le portier des Bleus, mais difficile de lui en vouloir. Totalement abandonné par ses défenseurs, il ne peut grand chose sur l’ensemble des buts encaissés.
Davies (3,5): Absent des débats en première mi-temps tout comme en deuxième. Davies n’a nullement apporté offensivement et a souvent paniqué face au pressing des Gunners. Il n’en n’est néanmoins le pire des défenseurs des Spurs. Remplacé par Rose (81′).
Foyth (3,5): 20 ans seulement, difficile donc de lui peser l’entière responsabilité de la défaite de son équipe sur son dos. Foyth a été plein de bonne volonté et a tenté constamment de prendre des risques en relançant au sol proprement. Des risques aux conséquences fâcheuses lorsque celui-ci se fait chiper la balle par Ramsey qui initiera l’action du 3-2 pour Arsenal.
Vertonghen (1,5): Sterke Jan a surement réalisé une de ses pires performances sous la tunique blanche. Une main volleyeuse en pleine surface à la dixième minute qui provoqua le penalty du 1-0, ajouté à cela ses relances exécrables et un tacle très dangereux sur la cheville de Lacazette synonyme de second jaune et donc d’exclusion, Vertonghen fut à la rue du début à la fin. Avec pourtant plus de 600 matchs pros à son actif, le robuste défenseur est apparu comme un néophyte.
Aurier (3): Dès les premières minutes du match, cette note semblait inévitable. Des errances défensives, des distances de marquage laxistes, un manque de combat trop criant pour une rencontre comme celle-ci n’ont pas dérogé du latéral droit tout au long du match. Sissoko a trop souvent du le palier, ce qui a eu comme effet de désorganiser le côté droit des Spurs.
Dier (5): Comme un symbole, Dier du doigt demanda à un public véhément de se taire après son égalisation intervenue à la 30′, c’est pourtant lui qui sera bouche bée en seconde mi-temps. D’abord en déviant légèrement la frappe de Lacazette à la 74′, crucifiant alors Lloris, et en glissant sur sa tentative d’intervention sur le quatrième but de l’ennemi.
Alli (5,5): Volontaire et combatif, voilà ce que l’on peut mettre à son actif. Deux maigres qualités qui lui suffisent à avoir été l’un des moins pires de son équipe. Remplacé par Winks (79′).
Sissoko (4): L’ex-toulousain a résumé à lui seul la désorganisation caractérisée à l’ensemble des Spurs. Placé comme milieu droit, Sissoko a trop souvent dû compenser derrière et agir à l’effort de récupération dans l’axe, sans finalement jamais donner l’impression d’avoir eu un quelconque impact physique dans l’entre-jeu.
Erisken (4): Buteur décisif cette semaine contre l’Inter en Ligue des Champions, l’international danois était bien loin du niveau qu’on lui connaît. S’il fut efficace sur les coups de pied arrêté, délivrant une offrande sur la tête de Dier, sa créativité fut entachée par un duo Xhaka-Torreira bien trop organisé. Premier round perdu face à son vis-à-vis suisse, contre lequel aura t-il peut-être l’occasion de prendre sa revanche lors des éliminatoires de l’Euro 2020.
Son (6): On connaissait le Son dribbleur, on connaissait le Son passeur, on connaissait moins le Son vicieux: toute en technique et en déhanché, sa simulation fut suffisamment accomplie pour duper M.Dean, arbitre de la rencontre, qui siffla penalty. Hormis cela, Son est celui qui a sonné le gong de la révolte d’une équipe bien résignée lors de la première demie-heure, le temps d’un quart d’heure seulement. Bien trop seul, il n’a pu que constater la déroute de son équipe en seconde mi-temps. Remplacé par Lucas (79′).
Kane (3): L’ouragan fut brise, à peine de quoi rafraîchir un Emirates Stadium bouillant. Un seul coup de vent sur penalty (34′) vient cacher un match vaporeux de sa part.