OPINION | L'OGC Nice peut-il se mêler à la course à l'Europe ?

OPINION | L’OGC Nice peut-il se mêler à la course à l’Europe ?

Alors que la trêve internationale a pris fin et que le championnat de Ligue 1 reprend ses droits ce vendredi soir, l’étau se resserre pour les vingt équipes de l’élite française. Il ne reste plus beaucoup de matchs pour remplir ses objectifs, et le sprint final approche à grands pas. Cependant, si tout promet d’être intense et serré jusqu’au bout en haut comme en bas du classement, il y a une équipe qui peut sans doute s’offrir la fin de saison la plus palpitante parmi l’ensemble des clubs de la Ligue des Talents. Il s’agit de l’OGC Nice, seule équipe invaincue sur la phase retour en Ligue 1 et qui est encore en lice en Conférence League. Alors, le Gym peut-il véritablement créer la surprise et accrocher une place en Coupe d’Europe ?

Nice en position de chasseur en Championnat

Si le Gym accuse autant de retard sur les places européennes (6 points derrière la 5ème place occupée par Rennes et qualificative pour l’Europe à 10 matchs de la fin), il le doit en grande partie à son début de saison raté. Avec en effet seulement 5 victoires lors des 17 premières journées sous Lucien Favre, remercié par ailleurs au début de l’année 2023, les Aiglons avaient alors 12 points de retard sur cette même 5ème place le 2 janvier dernier suite à leur défaite justement subie à Rennes dans les derniers instants (2-1). Depuis l’arrivée de Didier Digard, Nice est métamorphosé avec 6 victoires et 5 matchs nuls en 11 rencontres de Ligue 1, ce qui lui a permis de combler une partie de ce retard. Néanmoins, le Gym est toujours en position de chasseur par rapport au LOSC et au Stade Rennais, ce qui ne lui donne presque aucun droit à l’erreur dans la lutte aux places européennes. Chaque point perdu peut désormais être perçu comme une défaite étant donné que le club azuréen a nettement redressé la barre et que celui-ci s’affirme désormais comme l’une des formations les plus solides du championnat, ce qui se matérialise également par le fait que Nice est la deuxième meilleure défense de Ligue 1 (25 buts encaissés, seul le RC Lens a fait mieux). Beaucoup plus régulier dans ses performances, l’OGC Nice, qui a fait tomber certains cadors depuis l’arrivée de l’ancien capitaine du Gym dont Lille, Lens, Marseille ou encore Monaco, s’est totalement relancé dans la course aux places européennes alors qu’il semblait largué et complètement hors du coup il y a encore quelques semaines.

Un calendrier assez favorable

L’OGC Nice entame sa dernière partie du Championnat sur la pelouse de la lanterne rouge angevine, ce dimanche 2 avril à 15h. Une rencontre sur le papier plus qu’abordable que les Aiglons, qui restent notamment sur quatre matchs nuls sur leurs cinq dernières sorties dans l’élite, doivent impérativement gagner pour ne pas voir leurs deux principaux concurrents, Lille et Rennes, creuser un écart encore plus conséquent. Néanmoins, le Gym peut avoir de l’espoir en cette fin de saison. En ce début de phase retour, la formation azuréenne a en effet affronté la quasi-totalité des cadors: Lille, Lens, Marseille, Monaco ainsi que deux autres concurrents directs, le Stade de Reims, qui a vu sa série de 19 matchs sans défaite prendre fin juste avant la trêve internationale, et le FC Lorient, le tout sans perdre une seule de ces rencontres. En clair, mis à part le PSG, Rennes voire Lyon à la toute dernière journée en juin, Nice va surtout affronter des équipes présentes en deuxième partie de tableau (Angers, Brest, Troyes, Strasbourg, Clermont, Montpellier et Toulouse), ce qui ne peut lui être que bénéfique dans cette course à l’Europe. D’autant que de son côté, Rennes doit encore affronter Monaco, Lyon, Lens et donc Nice dans un duel peut-être décisif en fin de saison. En plus de cela, l’OGC Nice possède l’avantage d’affronter à la fois le Paris Saint-Germain, le Stade Rennais et l’Olympique Lyonnais à l’Allianz Riviera d’ici la fin de saison, dans un stade qui risque d’afficher une belle affluence à chacune de ces occasions. Avec le retour de blessure de Nicolas Pépé, la forme actuelle éclatante de Gaëtan Laborde et les qualités de buteur de Terem Moffi entre autres, Nice possède de nombreux arguments devant.

La Conférence League, un atout non négligeable

De plus, l’OGC Nice est le seul club français à être encore en lice dans les compétitions européennes cette saison alors que le printemps vient à peine de pointer le bout de son nez. Qualifié pour son premier quart de finale européen depuis 63 ans, le groupe de Digard, qui a sorti avec autorité le Sheriff Tiraspol suite à deux victoires (0-1 en Moldavie sur un terrain en piteux état et 3-1 sur sa pelouse), a sans doute un coup à jouer en Conférence League. Son prochain adversaire dans la compétition, le club suisse du FC Bâle, est revenu de nulle part face au Slovan Bratislava au tour précédent pour se qualifier aux tirs au but. Sur le papier, ce tirage n’a rien d’insurmontable pour les coéquipiers des néo-internationaux français Khephren Thuram et Jean-Clair Todibo. Pour rappel, le vainqueur de la C4 obtient un billet direct pour la prochaine phase de poules de l’Europa League. Les éliminations conjuguées des deux mastodontes que sont Villarreal et la Lazio Rome en huitièmes de finale ouvrent plus que jamais la porte aux Aiglons qui ont toutes les cartes en main pour aller au bout. Avec un effectif étoffé renforcé par les arrivées déjà remarquées de Terem Moffi et du polyvalent joueur burundais Youssouf Ndayishimiye au mercato hivernal, Nice a largement les moyens de jouer à fond à la fois la Ligue 1 et la C4. Il faudra pour cela récupérer les éléments actuellement blessés pour gagner encore plus en matière et en consistance, mais les supporters azuréens peuvent commencer à croire en un voyage à Prague, lieu de la finale de la Conférence League, le 7 juin prochain. Une alternative qui pourrait finalement être le chemin le plus court pour vivre de nouvelles grandes émotions au parfum des soirées européennes la saison prochaine.

Nice ne doit pas tout gâcher

Dans sa meilleure période d’invincibilité depuis 2017, le Gym, qui n’a plus goûté à la défaite depuis le 7 janvier dernier face au Puy en Coupe de France, soit 13 rencontres consécutives, s’avance comme l’une des équipes à suivre avec beaucoup d’attention dans ces trois derniers mois de compétition. Didier Digard, ancien joueur et capitaine de l’OGC Nice, a réussi à trouver les mots pour remobiliser un groupe qui semblait perdu avec Lucien Favre. Les joueurs ont beaucoup plus de maîtrise qu’en début de saison, et même si le scénario est défavorable, Nice a des ressources mentales importantes et trouve systématiquement la solution pour revenir au score. Une vraie force qui fait du Gym une formation très difficile à bouger et de surcroît difficile à battre. Dans un premier temps entraîneur intérimaire, Digard a logiquement été maintenu dans ses fonctions jusqu’à la fin de la saison (au moins). S’il paraît malgré tout compliqué d’imaginer Nice terminer dans le top 5 à l’issue de la 38ème journée (il faudrait un quasi sans-faute et espérer que Rennes et Lille perdent pas mal de matchs), le Gym ne va pas lâcher prise aussi facilement pour autant et compte bien se battre jusqu’au bout pour mettre la pression aux équipes solidement installées un peu plus haut au classement. L’opportunité de franchir un cap supplémentaire en Coupe d’Europe avec, espérons-le, une demi-finale voire une finale en C4 est également un atout non négligeable pour l’OGC Nice qui ne doit pas terminer la saison avec des regrets. Le Gym semble avoir les épaules pour disputer ces deux compétitions avec la même détermination et pourrait ne pas avoir à choisir entre les deux pour remplir son objectif. Quasiment un an après la finale de Coupe de France perdue face à Nantes, remporter un trophée, qui plus est en Coupe d’Europe, pourrait définitivement lancer le projet INEOS et ainsi propulser le club dans une nouvelle dimension.

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