ITW exclusive de Jordi Delclos, manager de Canet : « Nous jouerons l'OM comme nous jouons d'habitude »

ITW exclusive de Jordi Delclos, manager de Canet : « Nous jouerons l’OM comme nous jouons d’habitude »

ITW exclusive de Jordi Delclos, manager de Canet : « Nous jouerons l'OM comme nous jouons d'habitude » 3

En marge de la rencontre de ce dimanche opposant le Canet RFC à l’OM pour le compte des 1/16 de finale de Coupe de France, HdM a cru bon de rencontrer le manager du club amateur, Jordi Delclos. Ancien joueur de l’US Orléans, le Perpignanais est aujourd’hui l’homme fort de Canet, où il a évolué durant ses débuts et sa fin de carrière.

 

RÉDACTION : Jordi, vous étiez présent sur le terrain il y a deux ans pour affronter l’AS Monaco. Aujourd’hui, vous êtes sur le banc et vos joueurs affrontent une nouvelle grosse écurie de Ligue 1, l’OM. Cela représente-t-il une fierté personnelle et collective pour vous ?

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JORDI DELCLOS : Effectivement, j’ai pris ma retraite sportive récemment, mais avant de penser à la satisfaction personnelle, c’est surtout une fierté pour toute la ville de Canet, pour le club qui bosse dur au quotidien. Les joueurs méritent d’être arrivés jusque-là et d’être sous la lumière des projecteurs, bien que le National 2 soit rarement médiatisé. Au quotidien, ce n’est pas simple avec la situation épidémique qui empêche les gars de travailler puisque le championnat est arrêté. La Coupe de France est une bouffée d’air pour tout le monde, avec notamment la reprise des entraînements collectifs, et cette rencontre face à l’OM qui représente l’apogée de notre saison.

 

C’est un défi de taille qui vous attend, qu’espérez-vous en termes de résultat à la fin du match ?

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En toute humilité, on espère ne pas s’arrêter là. Sportivement, on aimerait créer l’exploit même si ce sera très compliqué, mais nous voudrions continuer à exercer notre travail car, en cas d’élimination dimanche, notre saison sera terminée. La seule solution pour nous est donc de poursuivre cette aventure en Coupe de France en éliminant Marseille.

 

Vous avez évoqué la situation sanitaire actuelle qui vous pousse à ne jouer que toutes les deux semaines, est-ce plutôt un avantage car cela vous laisse alors plus de temps de récupération, ou au contraire un inconvénient ?

Bien évidemment, c’est un inconvénient. Le National 2 est, pour moi, un niveau professionnel tant nous nous entraînons autant que les pros, les déplacements pour les matches sont parfois lointains, etc. Les joueurs sont conditionnés à enchaîner les matches toutes les semaines, ce qui n’est pas possible avec la Covid-19, mais les gars s’entraînent pour jouer et cette Coupe de France nous en laisse l’opportunité. Il faut la saisir et se donner les moyens d’aller plus loin encore.

 

Cela vous laisse donc plus de temps pour les entraînements durant le week-end. Mais pourriez-vous nous dire si vous avez préparé ce match différemment, ou si, au contraire, vous avez gardé le même état d’esprit et les mêmes habitudes ?

Vous dire que rien n’a changé avec la réception de Marseille serait vous mentir. D’un point de vue administratif, ça a été beaucoup plus complexe avec la délocalisation au Stade Gilbert Brutus notamment. Mais en toute honnêteté, sportivement nous n’avons pas changé grand chose. Nous nous préparons depuis quinze jours en ne prenant pas en compte le niveau de notre adversaire, avec un nombre d’entraînements identique à ce que nous faisons d’habitude.

 

En quelques mots, comment définiriez-vous le style de jeu de votre équipe pour les personnes qui ne vous connaissent pas ?

Nous sommes en terres catalanes et voulons mettre en avant les joueurs formés au club qui sont eux-mêmes catalans. En ce qui concerne l’identité de jeu, nous évoluons généralement en 4-4-2, avec une possession de balle et des joueurs sur les côtés qui se projettent rapidement. Avec notre système de jeu à deux attaquants, nous sommes une équipe portée vers l’avant, ce qui fait de nous une équipe plaisante à voir jouer.

 

Vous allez donc jouer sans complexe face à l’OM ce dimanche ? Pourtant, vous êtes en réussite cette année lors des séances de tirs au but, comme au tour précédent face au Stade Poitevin. Allez-vous essayer de remporter le match au bout des 90 minutes, ou souhaitez-vous emmener votre adversaire jusqu’à cette séance fatidique des penalties ?

Chaque match est différent. Marseille reste une grosse écurie et nous savons que cela sera tout de même compliqué, mais nous ne changerons pas nos principes de jeu. Il va falloir réaliser une grosse entame de match, ce qu’il nous avait manqué il y a deux ans face à Monaco, où nous avions encaissé un but au bout de deux minutes de jeu. Je pense que ce match se jouera sur des détails, où nous devrons absolument convertir les rares occasions que nous arriverons à nous procurer. Une chose est sûre : si nous sommes amenés à les amener aux tirs au but, ce sera une grande fierté pour le club.

 

A moins de 48h de la rencontre, dans quel état d’esprit sont vos joueurs ? Sont-ils plutôt excités à l’idée d’affronter une telle équipe, ou sont-ils sous pression ?

Nous avons réussi à garder cette bulle interne pour protéger nos joueurs. La gestion des médias a été parfaitement gérée, avec des demandes d’interviews qui se sont déroulées en début de semaine afin que cela ne perturbe pas les joueurs avant la rencontre. Nous sommes aujourd’hui la veille du match, l’excitation est montée petit à petit, mais il ne faut surtout pas se mettre trop de pression. Avec mon expérience, je leur ai dit de jouer comme ils savent le faire, et de ne pas avoir de regrets car c’est ce qu’il y a de plus terrible dans le football. Il faut d’ailleurs saluer le staff technique qui a conditionné les joueurs de la meilleure des manières selon moi.

 

L’absence des supporters sera forcément un bémol pour vous qui auriez eu besoin de leur soutien durant ce match de gala ?

Oui, bien sûr, la fête sera gâchée avec ce huis-clos. Sportivement, c’était probablement la meilleure saison pour les affronter avec leurs résultats en dents de scie, mais pour les supporters, c’est la pire car ils ne peuvent pas être là. Face à Monaco, nous avions vendu toutes nos places en 4h, cette année face à Marseille, nous les aurions vendues en 30 minutes très certainement ! L’équipe aurait préféré jouer devant un stade comble, c’est une évidence, mais cela reste une très belle fête pour le club, la ville de Canet, mais aussi pour le département.

 

Pour finir, auriez-vous un message en particulier à faire passer à vos fervents supporters ?

Oui, nous voulions les remercier pour leur soutien qui est indéniable. Tous les messages de soutien nous vont droit au cœur, les joueurs le ressentent aussi. Il faut qu’ils sachent que même s’ils ne seront pas présents physiquement, nous penserons à eux demain soir et ferons tout notre possible pour les rendre fier. Nous voulions remercier également les collectivités, la mairie de Canet, la mairie de Perpignan, le département ainsi que la région pour leur soutien et pour l’organisation d’un tel événement.

 

Propos recueillis par Romain Caballero pour hommedumatch.fr .

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